Canto do trabalhador - João Nogueira

14 août 2012

Canto do trabalhador - João Nogueira

Canto do trabalhador (Paulo César Pinheiro - João Nogueira)

Vamos trabalhar sem fazer alarde
Pra pisar com força o chão da cidade
A vida não tem segredo
Quem sentado espera a morte é covarde
Mas quem faz a sorte é que é de verdade
É só acordar mais cedo

É só regar, pra alimentar o arvoredo
Por essa luta eu não retrocedo
Pra ver toda a mocidade
Com os frutos da liberdade
Escorrendo de entre os dedos
Que é pra enterrar de uma vez seus medos

Se não mudar, o barco bate no rochedo
E vai pro fundo como um brinquedo
É bom cantar a verdade
Pro povo de uma cidade
E deixar de arremedo
E aí vai virar mais um samba-enredo.

João Nogueira est né le 12 novembre 1941 à Rio de Janeiro ou il est décédé d'un infarctus le 05 juin 2000.
C'était un compositeur ,interprète et guitariste typiquement et passionnément carioca.
A 17 ans,il était déjà directeur du bloc carnavalesque de Méier,le quartier ou il a toujours vécu
dans la Zone Nord de Rio de Janeiro.
Il se décrivait ainsi:
"Je ne suis ni de la favela,ni de la rue,je suis un sambista de trottoir".
Son époque de gloire fut celle des décades de 70 et 80 avec des compositions inoubliables,la
plupart en collaboration avec Paulo César Pinheiro.
Au début des années 80. ile se mobilise et se révolte contre l'invasion de la musique
anglo-saxonne(le disco à l'époque) et le recul,dans les médias,de la musique populaire
brésilienne.
Pour cela ,il crée,dans sa propre maison,le "Clube do Samba" ,un véritable quartier général pour
la défense de la culture brésilienne.Tous les artistes qui le souhaitaient pouvaient se réunir
pour chanter et la première samba qui fut chantée disait:
"La samba agonise mais ne meurt pas,il y a toujours quelqu'un pour la secourir,avant l'ultime soupir..
Le"Clube do Samba " existe encore aujourd'hui et défile tous les ans pour le Carnaval,c'est
l'héritage de João.

Chant du travailleur (Paulo César Pinheiro - João Nogueira)

Nous allons travailler sans fanfaronner
pour marquer avec force notre territoire.
La vie n'a pas de secret,
celui qui attend la mort assis est peureux
mais celui qui provoque la chance est celui qui a raison.
Il suffit de se réveiller plus tôt.

Il suffit d'arroser pour nourrir le buisson,
pour cette lutte,je ne reviens pas en arrière,
pour voir toute la jeunesse
avec les fruits de la liberté
lui glisser entre les doigts,
en fait, c'est pour enfouir ses peurs pour de bon.

Si elle ne dévie pas,la barque s'écrase sur le rocher
et coule comme un jouet.
C'est bien de chanter la vérité
au peuple d'une cité
et arrêter de caricaturer
et ainsi ne pas devenir encore une samba-enredo*.

*sambe-enredo:samba destinée à être chantée par une école de samba lors du défilé du carnaval.

Cette samba est l'antonyme parfait de la samba "Acertei o milhar " de Wilson Batista.
Paulo César Pinheiro valorise les valeurs du travail et du labeur qui aujourd'hui semblent tellement désuètes.C'est aussi un hommage à ceux qui ont lutté et qui luttent encore pour défendre leur travail,leur outil de développement social.
Le réveil (de bonne heure pour les vrais travailleurs) est une des conditions de l'éveil.
Le réveil,contrairement à l'éveil, est impalpable et indéfinissable; malgré ses innombrables définitions,il échappe à une catégorie statique qui le laisserait figé.
Le travail que l'on aime,source de plaisir et culte de l'expérience, permet de s'attacher à sa liberté pour accéder à un état supérieur capable de subjuger un épanouissement certain (social,matériel,intellectuel) qui,lui-même,facilite le retour à l'intériorité permettant de faire abstraction de la dualité et du jugement.
Pour ceux,courageux,qui suivent encore,le réveil matinal,pour aller travailler,n'est pas innocent.
Il vaut mieux faire de sa journée un éternel poème de Paulo César Pinheiro plutôt qu'une samba-enredo futile qui durera le temps d'un carnaval et que l'on jettera dans la fosse aux défuntes par manque d'éveil.
CQFD.