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La France qui samba
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26 août 2012

Batuque de Pirapora - Geraldo Filme

Batuque de Pirapora  (Geraldo Filme)

Eu era menino,
Mamãe disse: vamos embora
Você vai ser batizado
No samba de Pirapora
Mamãe fez uma promessa
Para me vestir de anjo
Me vestiu de azul-celeste
Na cabeça um arranjo
Ouviu-se a voz do festeiro
No meio da multidão
Menino preto não sai
Aqui nessa procissão
Mamãe, mulher decidida
Ao santo pediu  perdão
Jogou minha asa fora
Me levou pro barracão
Lá no barraco
Tudo era alegria
Nego batia na zabumba
E o boi gemia
Iniciado o neguinho
Num batuque de terreiro
Samba de Piracicaba
Tietê e campineiro
Os bambas da Paulicéia
Não consigo esquecer
Fredericão na zabumba
Fazia a terra tremer
Cresci na roda de bamba
No meio da alegria
Eunice puxava o ponto
Dona Olímpia respondia
Sinhá caía na roda
Gastando a sua sandália
E a poeira levantava
Com o vento das sete saias
Lá no terreiro
Tudo era alegria
Nego batia na zabumba
E o boi gemia
Lá no terreiro
Tudo era alegria
Nego batia na zabumba
E o boi gemia.


geraldo filme batuque de pirapora

Geraldo Filme est né deux fois!La "première fois" en 1927 à São Paulo mais, comme il fut déclaré plus tard par ses parents,il est né officiellement en 1928 à São João da Boa Vista(SP) et il est décédé le 05 janvier 1995.
C'était un interprète et compositeur qui fut influencé par les chants des esclaves que lui chantait sa grand-mère.
A 10 ans,il composait sa première samba car son père lui disait toujours que,à São Paulo,il n'y avait pas de samba de qualité comme à Rio de Janeiro.
Geraldo a joué un rôle important dans l'existence du carnaval Paulista en particulier dans son école de samba"Vai-Vai" du quartier traditionnel de Bexiga(ou Bixiga) de São Paulo.


Le boucan de Pirapora  (Geraldo  Filme)

J'étais un enfant,
Maman a dit: on y va!
Tu vas être baptisé
à la samba de Pirapora.
Maman a fait une promesse
pour me déguiser en ange.
Elle m'a habillé en bleu ciel
avec une décoration dans les cheveux.
La voix du maître de cérémonie s'est faite entendre
au milieu de la foule:
Le garçon noir ne peut pas défiler
ici même,dans cette procession.
Maman,en femme déterminée,
a demandé pardon au Saint.
Elle a jeté mon aile,
elle m'a emmené au hangar.
Là-bas dans la baraque,
il n'y avait que de la joie,
le Noir tapait sur le tambour
et le boeuf gémissait.
Initiation du petit Noir
dans le boucan du terreiro*,
samba de Piracicaba*,
Tietê* et les habitants de Campinas*,
les artistes de Paulicéia*,
je n'arrive pas à oublier.
Fredericão au tambour
faisait trembler la terre.
J'ai grandi avec la roda de samba
en plein milieu de la joie.
Eunice pousser la mélodie,
Dona Olímpia répondait
Sinhá se mettait à danser
en usant ses sandales
et la poussière se soulevait.
Il n'y avait que de la joie,
le Noir battait le tambour
et le boeuf gémissait.
Là-bas au terreiro,
Il n'y avait que de la joie,
le Noir battait le tambour
et le boeuf gémissait.

*terreiro:endroit ou terrain ou l'on peut danser lors d'une célébration musicale ou religieuse.
*Piracicaba:ville de l'intérieur de l'état de São Paulo de tradition bien rurale.
*Tietê:cours d'eau qui traverse l'état de São Paulo.Ce fleuve est aujourd'hui tristement célèbre pour sortir de son lit et inonder une partie de la ville de São Paulo à chaque fois qu'il pleut.
L'anarchie et le mauvais drainage des eaux urbaines et pluviales de la ville de São Paulo sont
responsables de ces inondations à répétition.
*Campinas et Paulicéia:villes de l'intérieur de l'état de São Paulo.

Une samba malheureusement autobiographique de Geraldo Filme.
Quel détresse pour un enfant de 6 ans de ne pas pouvoir défiler comme les autres à cause de la couleur de sa peau...
Quelle traumatisme pour la maman de cet enfant devant cette injustice!
Voici l'histoire véridique de cette samba,qui se situe dans la zone rurale de l'état de São Paulo
et nous sommes au début des années 30.
Le peuple Noir venu, par la force, d'Afrique a forgé ,avec ses traditions et sa créativité,ume image culturelle forte qui a marqué le Brésil à tout jamais.
C'est le cas,par exemple, du "Bumba-meu-boi",littéralement "bouge-toi mon boeuf".
Il s'agit d'un rituel théatral dansé et chanté qui raconte l'histoire de la résurrection d'un boeuf.Avec la migration des esclaves à travers tout le Brésil,ce rituel ,qui prend ses racines dans le Nord-est brésilien ,s'est répandu comme une trainée de poudre en suivant la trace de ses initiés(les esclaves Noirs).
Un jour,les esclaves sont arrivés à Pirapora do Bom Jesus,une petite ville rurale à l'intérieur
de l'état de São Paulo.Ses esclaves étaient les serviteurs des Blancs  qui habitaient cette ville ou se tenait de manière informelle une fête religieuse qui célébrait un  Saint,le Bom Jesus de Pirapora.Pendant que les Blancs se réunissaient pour la cérémonie religieuse,les Noirs se rassemblaient dans des hangars pour faire du "boucan" avec de gros tambours (bumbo ,zabumba,etc..) et danser.
A cette époque là et dans cette région ,on appelait "roda de samba" et samba ,toutes les danses  qui s'effectuaient aux sons de ces tambours et de leurs cérémonies,celles des Noirs comme des Blancs.Mario de Andrade,un poète et intellectuel brésilien,qui fréquentait cette"roda de samba"de Pirapora l'avait d'ailleurs baptisée de "samba rural Paulista".
Les parents de Geraldo Filme étaient fervents et assidus de cette "roda de samba".
Alors qu'il avait seulement 4 ans,le petit Geraldo tomba gravement malade et sa mère fit alors une promesse au Saint si jamais son fils guérissait,ce qui ,heureusement arriva.
L'année suivante,elle décida donc de se plier à la coutume des Blancs (sa promesse) en faisant défiler son fils en l'honneur du Saint,déguisé en ange et tout de bleu vêtu.
Mais les Blancs refusèrent que le jeune garçon à la peau noire se joigne à eux...et il a donc rejoint le hangar ou festoyaient ses frères de couleur aux sons des tambours.
Bien des années plus tard, Geraldo a écrit cette superbe samba,sans esprit de revanche,sans polémique,sans esclandre.
Seulement un témoignage gravé dans la samba en forme de mémorial car comme le dit si justement Edu de Maria: "un peuple sans mémoire est un peuple sans Histoire et Tradition".

Pour voir et écouter:

Une superbe roda de samba du Núcleo de Samba Cupinzeiro:

Pour télécharger:


Geraldo Filme chante "Batuque de Pirapora" et raconte quelques souvenirs d'enfance:

http://www.mediafire.com/?d31h3pykv15b6hz

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