Já fui uma brasa - Adoniran Barbosa

1 septembre 2012

Já fui uma brasa - Adoniran Barbosa

Já fui uma brasa (Adoniran Barbosa e Marcos César)

Eu também um dia fui uma brasa
E acendi muita lenha no fogão
E hoje o que é que eu sou?
Quem sabe de mim é meu violão
Mas lembro que o rádio que hoje toca iê-iê-iê o dia inteiro,
Tocava saudosa maloca

Eu gosto dos meninos destes tal de iê-iê-iê, porque com eles,
Canta a voz do povo
E eu que já fui uma brasa,
Se assoprarem posso acender de novo

(declamado):
É negrão... eu ia passando, o broto olhou pra mim e disse: é uma cinza, mora?
Sim, mas se assoprarem debaixo desta cinza tem muita lenha pra queimar...

Adoniran Barbosa,de son vrai nom João Rubinato (6 août 1910 à São Paulo - 23 novembre 1982)
Ce fils d'immigrés italiens est un homme de plusieurs trajectoires et histoires.
C'était un animateur de radio,un humoriste,un acteur et,bien sûr,un compositeur et un interprète.
Il doit son surnom à un personnage qu'il incarnait à la radio et pour lequel il a emprunté définitivement le nom.
Les sujets et les personnages de ses sambas sont tirés de la vie quotidienne de São Paulo.
Son écriture est particulière car il utilisait beaucoup l'argot et l'ortographe n'était pas sa priorité;c'est d'aillleurs tout ce qui fait tout son charme.
Adoniran est mort aussi pauvre que quand il est né! Il gaspillait tout son argent avec ses amis en profitant bien de la vie.
Son carburant était la réalité ,alors pourquoi aurait'il du se priver de ce qu'il aimait faire.
Il est mort pauvre mais il vécut heureux et intègre.

J'ai déjà été une braise (Adoniran Barbosa e Marcos César)

Moi aussi,un jour,j'ai été une braise,
j'ai allumé beaucoup de bûches au fourneau
et aujourd'hui,qu'est ce que je suis devenu?
Celle qui me connait,c'est ma guitare
mais je me rappelle que la radio qui ,aujourd'hui,passe yé-yé-yé toute la journée,
passait"saudosa maloca"*.

J'aime bien ces types de ce fameux yé-yé-yé,car avec eux,
la voix du peuple chante
et moi,qui ai déjà été une braise,
si vous soufflez ,je peux allumer à nouveau.

(en récitant)
oui,grand Noir.....,j'étais en train de passer,le gamin m'a regardé et m'a dit: tu es une cendre,tu trouves pas?
Oui,mais si tu souffles dessous les cendres,il y a beaucoup de bûches à brûler....

*"saudosa maloca" est le titre d'un grand succès de Adoniran.

Le temps d'une samba,Adoniran adopte,toujours avec humour,le vocabulaire de la "Jovem Guarda" (jeune garde),ce mouvement "yé-yé" des années 60 au Brésil avec sa cohorte de musique "acidulée",ses habits colorés et son comportement avant-gardiste (aujourd'hui rétrograde..,c'est la loi de la mode!).
Les modes,la samba les a toutes dépassées et surpassées car elle a appris a s'immoler avec ses propres braises pour alimenter son foyer et entretenir ses cendres.Justement,la samba est à la musique ce que la chaleur est à la braise ou ce que l'ivresse est à la cachaça...
Celle qui donne le souffle pour rallumer,c'est la créativité et l'innovation.
La samba ne copie pas,la samba ne cite pas ,la samba ne se répète pas.
Elle régènère sa tradition en s'oxygénant du talent de ces souffles nouveaux qui la ravivent constamment.
Adoniran peut dormir tranquille sur ses cendres tièdes.Le flambeau a été repris avec brio car le
phénix renaît toujours de ces cendres.