Bicicleta ruidosa - Anabela Leandro

Bicicleta ruidosa  (Renato Martins-Roberto Didio)

Por que rememorar?
Cartas mentem mais quando envelhecem,
retratos salvam os rostos da morte,
depois,de solidão amarelecem.
Quem por prazer não esquece
de um jeito ou de outro padece,
nunca gostei de recordar.

Hoje, meu corpo é um baú de garrafas vazias
jogado nos fundos da casa
de um colecionador de boemia....
Cinzeiro de sótão,sombra nos vitrais
ou poeira arredia nos instrumentos musicais?..
Vivendo esquecido
-quem sabe?-
pra nunca lembrar
que o passado surge de repente:
garoto em bicicleta ruidosa
atrás da gente.

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                  Anabela et Roberto Didio

Anabela Leandro est une percussionniste et interprète dont le premier disque en solo "Cidade das noites "(2008) est un véritable coup de maître.
Anabela Leandro est l'épouse de Edu de Maria et le couple fait partie des fondateurs du Núcleo de Samba Cupinzeiro,qui est (de loin) le meilleur groupe actuel de samba traditionnelle et "respectable" du Brésil et donc....du monde!
La samba "respectable" prend tout son sens dans la voix d'Anabela qui la fait vibrer comme jamais avec toute la force de sa conviction et de sa sensibilité.
Des textes qui interpellent,une voix qui porte,c'est dans ce contexte que la samba est grande et inégalable.

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Bicyclette grinçante  (Renato Martins-Roberto Didio)

Pourquoi se remémorer?
Les lettres mentent davantage quand elles vieillissent,
les portraits sauvent les visages de la mort,
après,ils jaunissent de solitude.
celui qui n'oublie pas par plaisir,
souffre d'une façon ou d'un autre,
je n'ai jamais aimé me souvenir.

Aujourd'hui,mon corps est un coffre de bouteilles vides
jeté dans les dépendances de la maison
d'un collectionneur de bohème...
Amas de cendres dans les combles,ombres sur les vitraux
ou poussière farouche sur les instruments de musique?...
C'est en vivant dans l'oubli
-qui sait?-
pour ne jamais se souvenir
que le passé surgit sans prévenir:
garçon avec sa bicyclette grinçante
derrière nous.

Cette samba ne me rappelle rien ni personne,même en faisant appel à la mémoire vive.
Sans doute parce qu'elle est à la fois authentique,insolite et inimitable.
Pourtant cette samba s'empare de la mémoire à bras le corps.
Elle aborde toutes les formes de la mémoire:la mémoire collective ou individuelle,la mémoire induite ou déduite.
Les connexions de ces mémoires sont complexes alors que les métaphores du ressenti de cette samba sont d'une simplicité élémentaire et en plus ,elles sont superbes.
La déduction et son raisonnement sont remarquables,surtout avec l'utilisation qui est faite du sens des mots,en leur rendant une importance capitale!
Pourquoi prendre des photos ,par exemple?
Cela ne sert rien à rien de vivre dans la fausseté et le mensonge de l'intangible qui est déja échu.La mémoire se régénère toute seule,il n'est point besoin de la cultiver.
L'odeur,le toucher,la vision,l'ouïe se souviennent toujours à notre place,sans mentir et sans interpréter.Nos sens sont de purs réflexes alors que nos actes sont prémédités.
L'intérêt de cette samba est de suggérer que la seule mémoire qui soit vraiment utile est celle qui est collective et déduite comme par exemple celle de ce petit garçon qui se tient fièrement sur son vélo grinçant et qui passe juste devant en parlant tout seul...

Pour voir et écouter:

Pour télécharger:

http://www.mediafire.com/?25ps9f0jd9efdlp