Minha vizinha - Osvaldinho da Cuíca

23 octobre 2012

Minha vizinha - Osvaldinho da Cuíca

Minha vizinha (Osvaldinho da Cuíca)

Eu vivia e morava na periferia
mas certo dia resolvi mudar
e fui morar na la vila Monumento
num apartamento de vista espetacular.
Mas a minha alegria durou muito pouco,
foi só um momento
pois o problema é a vizinha do lugar.

Ela é anarquista, ela é terrorista
da Faixa de Gaza
e fez meu sonho em pesadelo se acabar.

Quando ela fala parece
a corneta de um regimento
convocando a tropa no apartamento
que é muito pequeno pro seu batalhão.
É cachorro que late, a velha que grita, a gorda que berra,
criança pulando, brincando de guerra
tirando o sossego deste cidadão.

Minha vizinha é maloqueira,
maloqueira, maloqueira,
sem era nem beira, sem educação.
Desabafo cantando esse samba pra ela
com muito respeito e consideração.

Que ela tenha um infarto pro bem da nação.

Osvaldinho da Cuíca,de son vrai nom Osvaldo Barros,est né en 1940 à São Paulo.
C'est un compositeur,interprète et bien sûr un joueur de cuíca,cet instrument traditionnel de la forme d'un tambour mais que l'on joue en frottant un chiffon humide sur une tige reliée à la peau et qui produit un son similaire à celui d'un cri de singe.
Comme sambiste,il a toujours accompagné et participé au Carnaval de sa ville de São Paulo ou il fut d'ailleurs élu"Citoyen d'honneur de la samba " en 1974.
Il fréquentait beaucoup le "Jogral",une boite de nuit qui appartenait à Luiz Carlos Paraná dans le quartier de "Bexiga",l'ancien centre névrotique de la samba Paulista.
Entre 1967 et 1999,il fera parti d'un célèbre groupe de São Paulo:"Demônios da Garoa" .

Ma voisine (Osvaldinho da Cuíca)

Je vivais et j'habitais en périphérie
mais un beau jour,j'ai décidé de changer
et je suis allé habiter à Vila Monumento*
dans un appartement avec une vue spectaculaire.
Mais ma joie fut de courte durée,
juste un moment,
car le problème est la voisine de ces lieux.

Elle est anarchiste,elle est terroriste
de la bande de Gaza
et elle a fait se transformer mon rêve en cauchemar.

Quand elle parle,on dirait
le clairon d'un régiment
rameutant les troupes dans l'appartement
qui est bien trop petit pour son bataillon.
C'est le chien qui aboie,la vieille qui crie,la grosse qui gueule,
les enfants qui sautent en jouant à la guerre
et qui en finissent avec la tranquilité de ce citoyen.

Ma voisine est sans gêne,
sans gêne,sans gêne,
sans limite et sans notion,sans éducation.
Je me soulage en chantant cette samba pour elle
avec beaucoup de respect et de considération.

Qu'elle ait un infarctus pour le bien de la nation!

*Vila Monumento: Quartier de classe moyenne de la ville de São Paulo

En France comme au Brésil,les voisins ou les belles-mères sont des victimes idéales pour catalyser
et accentuer les défauts de comportement des personnes.
Ce sont des boucs émissaires et des têtes de turcs parfaites!
C'est le témoignage sensible d'une évolution constante des moeurs.
Avant,les souffre-douleurs étaient des petits personnages inventés à qui les conteurs prêtaient mille facéties.
Pour autant ,les "voisins" sont ils des héros modernes?
Pas vraiment,car là ou les personnages imaginaires avaient ,dans l'esprit du conteur,le pouvoir d'éduquer avec une morale subtile,les personnages modernes sont parfois tellement réels qu'ils sont....réalistes.On est donc passé d'une phase moraliste à une phase caricaturale,presque sans s'en rendre compte!
Les personnages mythiques ouvraient des portes et des horizons nouveaux,ils entraient chez nous pour nous pacifier.
Avec la "voisine" de Osvaldinho da Cuíca,l'horizon s'assombrit,les portes se ferment à cause du bruit et l'agressivité a substitué la paix intérieure.
On dévorait les histoires anciennes dans ses moindre détails,avec l'attention nécessaire et avec l'amour requis.
Aujourd'hui,après seulement quelques mots,on connait déjà la fin de l'histoire...
L'histoire des histoires (des contes),c'est celle d'une rivière qui traverse le désert.
Au fur et à mesure que la rivière serpente dans le sable,l'eau s'évapore jusquà disparaître complètement.
Mais malgré ça,elle est certaine que son destin est de traverser le désert comme une trace qui marque son destin.
En fait,le plus important,n'est-il pas de garder son identité?
L'idendité de celle qui,malgré les évènements contraires,chante une samba pour elle avec respect et considération.
Comme ça,d'une certaine manière,la boucle est bouclée!